La France et son déficit qui se creuse et se creuse encore...

morelle Par Le 2023-02-09

Quand le ministre de l'Economie Bruno Le Maire se félicite de la résilience de l'économie française, il occulte les pertes abyssales du commerce extérieur, un des marqueurs phares de la compétitivité du pays. 2022 n’aura pas été une année d’amélioration dans ce domaine, au contraire ! Le déficit de la balance commerciale des biens a battu un record historique, dépassant pour la première fois les 160 milliards d'euros, à précisément 164 milliards, ont indiqué ce mardi les Douanes.
Le déficit commercial de la première moitié de 2022 est presque équivalent à celui de toute l’année 2021, soit 84,7 milliards d’euros.
Cette année, l’Hexagone peut d’ailleurs souffler les bougies d’un triste anniversaire, ça fera environ 20 ans que le pays accuse un déficit commercial constant !

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Une tendance de fond…

Si ce chiffre a beau ne pas être une surprise, il est nettement supérieur aux 156 milliards d'euros de pertes anticipés par l'exécutif et près du double des 85 milliards enregistrés en 2021. Pour mémoire, le trou était inférieur à 60 milliards en 2019 avant l'épidémie de Covid-19.
Certes, ce nouveau record dont on se passerait bien est sans aucun doute lié à l'envol des prix de l'énergie, la dépréciation de l'euro, mais aussi la faiblesse de l'industrie française.
Certes, la situation est similaire chez nos principaux partenaires européens : ceux qui dégageaient un excédent l’ont vu fortement se réduire, ceux qui étaient en déficit l’ont vu s’aggraver.

Outre la flambée des cours des matières premières, dont l'énergie mais aussi les métaux et l'agroalimentaire, le gouvernement met en cause la dépréciation de l'euro par rapport au dollar l'an dernier et les tensions sur les chaînes d'approvisionnement pour justifier les mauvais chiffres de 2022.

De leur côté, les exportations ont été moins dynamiques : + 3,5 % contre + 5,8 % entre février et avril 2022.

Et pourtant des points forts historiques qui persistent…

Parmi les secteurs dynamiques figurent l'automobile, dont les exportations ont retrouvé quasiment leur niveau de 2019, l'aéronautique et le spatial, les parfums et cosmétiques, et les produits agricoles.
Mais le revanche, « cocorico », vient surtout de la balance des services qui enregistre un excédent sans précédent de 50 milliards.

Un record qui survient après 36 milliards l'année précédente, profitant d'une nette reprise du tourisme et d'une très bonne tenue du transport maritime.
La balance des revenus (dont services financiers) a aussi été excédentaire (de 31 milliards d'euros).