Un même métier pour des réalités différentes
Le droit est le socle commun de tous les « types » d’avocats qui sont donc au départ des généralistes. Si on se penche un peu plus sur la profession on peut distinguer des différences importantes, non pas dans le rôle mais plutôt dans les domaines dans lesquels un avocat peut intervenir.
On distingue traditionnellement trois grandes catégories d’avocat : Les avocats d’affaires qui s’intéressent plus particulièrement aux entreprises, les pénalistes orientés vers les crimes et délits et enfin les spécialistes des affaires civiles qui se consacre notamment aux affaires de famille (mariage, divorce...) et droit de la personne.
Mais au-delà de ces 3 grands domaines, par rapport à la complexité du droit et ses nombreuses déclinaisons, un avocat peut recevoir un « certificat de spécialisation » parmi une liste de 26 spécialisations comme par exemple : droit des assurances, droit rural, droit de la santé, droit des transports, droit de la propriété intellectuelle.
De cette spécificité découle des profils de client hétérogènes. Un avocat peut ainsi être amener à défendre une entreprise, comme un particulier, une association ou encore une administration. Des cas très différents les uns des autres et donc un besoin d’adaptation important.
Des disparités à l’échelle mondiale...
Saviez-vous qu’on dénombre environ 68 500 avocats en France en 2019 ? Ça donne un ratio d’un avocat pour environ 1000 habitants. Au regard de ce seul chiffre on peut dire que la France est un pays dans lequel il est facile de faire appel à un avocat. Cette situation n’est pas forcément la même dans tous les pays du monde.
Il y a des pays où la densité d’avocat est supérieur à la France. Par exemple aux Etats-Unis, il existe une expression qui est « More lawyers than people » qui veut dire littéralement « plus d’avocats que de personnes ». Si cette phrase est sans aucun doute exagérée, elle est néanmoins significative de la situation du pays. On trouve aux pays de l’oncle Sam environ 1.35 millions avocats, ce qui donne un ratio d’un avocat pour 325 habitants.
A l’opposé, et même si l’accès à la justice est un droit fondamental, la profession d’avocat est largement sous représentée dans certains pays. La Chine est l’exemple type puisqu’on ne dénombre qu’environ 130 000 avocats dans un pays où la population dépasse 1.3 milliards d’habitants !
Si on prend l’Europe dans son ensemble, on dénombre à peu près 1 million d’avocats pour 31 pays avec le ratio tout à fait correct d’un avocat pour 743 habitants.
Derrière ces disparités, la profession s’organise au niveau international avec l’Union international des avocats (UIA) qui œuvre depuis 1971 à la défense de la profession à l’échelle de la planète.
...mais aussi nationale !
Si les différences sont importantes au niveau mondial, la moyenne en France ne doit pas cacher un maillage territorial inégal.
En effet, si on compte 1279 avocats pour 100 000 habitants à Paris, dans la Meuse le rapport tombe à 11 pour 100 000 habitants !
Autre exemple, au barreau de Lyon on compte 3 317 avocats, alors qu’ils ne sont que 971 à Strasbourg.
Ainsi la recherche d’un avocat en France est très différente d’une région à une autre et la requête « Avocat 91 » sur un moteur de recherche donnera des résultats bien supérieur à la même requête formulée pour le « 62 » !
En revanche aucun département de métropole ne voit son ratio inférieur à 10.
Des modes d’exercice variés
Un autre aspect de la diversité de la profession se trouve dans les modalités d’exercice. On peut en effet rencontrer trois modes d’organisation différents.
L’avocat peut soit exercer à titre individuel, soit au sein d’une association ou enfin dans une société d’avocats. Il peut de ce fait être indépendant (environ 36.5 % des avocats) associé (30 %), collaborateur (29.5%) ou enfin, pour très peu d’entre eux, salarié (4%).
La frontière entre ces différents modes est très mince si on ne prend en compte que la fonction elle-même. En revanche, en termes d’organisation on peut remarquer quelques différences. Citons en exemple le mode de rémunération, un avocat salarié reçoit un salaire alors qu’un collaborateur libéral se voit rétrocéder une partie des honoraires touchés par le cabinet, ce qui implique une fiscalité différente. Le lien de subordination est également impacté par la condition d’exercice, puisque si ce lien existe effectivement pour un salarié ce n’est pas le cas pour un collaborateur. Il doit d’ailleurs pouvoir bénéficier de temps pour développer sa propre clientèle.
En France, comme dans de nombreux pays, la tendance est très nettement au groupement d’exercice. On dénombrait en 2019, 9 799 groupements dans l’hexagone, un chiffre qui a augmenté de plus de 60 % en 10 ans.
Ce portrait du métier d’avocat ne serait pas complet sans quelques lignes sur les risques de la profession à travers le monde. En effet, contrairement aux idées reçues, le métier d’avocat n’est pas forcément un long fleuve tranquille. Selon un rapport de l’institut des droits de l’Homme des avocats européens (IDHAE), assassinats, emprisonnements, persécutions et autres violences en tout genre touchent la profession dans beaucoup de pays comme la Chine, la Turquie, l’Egypte, le Mexique ou encore l’Inde.