1. Que sont réellement les Incoterms® ?
Les Incoterms® (International Commercial Terms) sont des règles internationales publiées par la Chambre de commerce internationale (ICC).
Ils définissent les obligations respectives du vendeur et de l’acheteur dans un contrat de vente internationale, notamment en matière de :
- Livraison des marchandises,
- Répartition des frais (transport, assurance, manutention),
- Transfert des risques,
- Formalités douanières.
Point clé : les Incoterms® ne sont ni des lois, ni des clauses contractuelles automatiques.
Ils ne s’appliquent que s’ils sont expressément mentionnés dans le contrat, avec leur version (ex. Incoterms® 2020).
2. Les Incoterms® en vigueur en 2025
En 2025, la version de référence reste Incoterms® 2020.
Aucune nouvelle édition n’a encore remplacé officiellement cette version, mais son usage doit être explicitement précisé dans les contrats.
Formule recommandée :
« Incoterm® FOB – Port du Havre – Incoterms® 2020 »
L’absence de la version peut entraîner des interprétations divergentes, notamment en cas de litige.
3. Les 11 Incoterms® expliqués par grandes catégories
A. Incoterms® tous modes de transport (7 règles)
Ces règles peuvent être utilisées quel que soit le mode de transport (routier, maritime, aérien, ferroviaire, multimodal).
B. Incoterms® transport maritime et fluvial (4 règles)
Réservés aux marchandises non conteneurisées.
Erreur fréquente : utiliser FOB ou CIF pour des marchandises conteneurisées.
Dans ce cas, FCA ou CIP sont souvent plus adaptés.
4. Les erreurs les plus fréquentes avec les Incoterms®
- Confondre transfert des risques et transfert de propriété
Les Incoterms® ne traitent jamais du transfert de propriété, uniquement des risques et des coûts.
- Choisir un Incoterm® par habitude
FOB et EXW sont massivement surutilisés, parfois à tort, sans analyse des risques réels.
Certains Incoterms® n’imposent aucune assurance, exposant les parties à des pertes importantes.
- Oublier les formalités douanières
EXW ou DDP peuvent poser de graves difficultés si les parties ne maîtrisent pas les procédures locales.
5. Quel Incoterm® choisir selon la situation ?
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Situation
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Incoterm® souvent recommandé
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PME exportatrice débutante
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FCA ou DAP
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Transport multimodal
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FCA, CPT, CIP
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Vente maritime traditionnelle
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FOB, CIF
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Contrôle total du vendeur
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DDP (avec prudence)
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Acheteur très structuré
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EXW (rarement conseillé)
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Le bon Incoterm® est toujours le résultat d’un arbitrage entre maîtrise des coûts, gestion des risques et capacités opérationnelles.
6. Incoterms® et contrat de vente : une cohérence indispensable
Un Incoterm® mal intégré au contrat peut annuler ses bénéfices.
Il doit être cohérent avec :
- Les conditions de paiement,
- La clause de transfert des risques,
- La police d’assurance,
- Les obligations documentaires,
- Les pratiques logistiques réelles.
En pratique, l’Incoterm® doit être discuté, non subi.
Conclusion
En 2025, les Incoterms® restent un outil central du commerce international, mais aussi une source fréquente d’erreurs lorsqu’ils sont mal compris ou mal utilisés.
Les entreprises qui les maîtrisent réellement sécurisent leurs opérations, limitent les litiges et optimisent leurs coûts.
Celles qui les utilisent par automatisme s’exposent à des risques juridiques et financiers parfois considérables.
Comprendre les Incoterms®, c’est comprendre la mécanique profonde de l’échange international.