Il y avait longtemps que le Dico n’avait pas évoqué les agences de notation (qui se faisaient plus discrètes dans les médias).
C’est Moody’s qui revient sur le devant de la scène au mois de mai en baissant la note de la dette souveraine de la Chine. Fait historique, puisque cette note n’avait pas bougé depuis 1989. Même si cette baisse n’a rien d’alarmante, la rareté de la tendance mérite d’attirer l’attention.
Moody’s a baissé d’un cran cette note passant ainsi de A1 à AA3.
Petit rappel sur l’échelle utilisée par l’agence pour l’évaluation des investissements :
- Aaa – valeurs de tout premier ordre (« gilt edged »)
- Aa1, Aa2, Aa3 – haut de la fourchette (« high-grade »)
- A1, A2, A3 – notation intermédiaire (« upper-medium grade »)
- Baa1, Baa2, Baa3 – bas de la fourchette (« medium grade »). Peut comporter certaines caractéristiques spéculatives.
C’est une situation économique actuellement peu favorable, avec un ralentissement de la croissance et une augmentation de la dette, qui a fait réagir les spécialistes (je relativise tout de suite cette situation : certes la Chine connaît sa plus mauvaise performance depuis quasiment ¼ de siècle, mais connaît encore de tout de même une augmentation de plus de 6 % de son PIB).
Les observateurs s'inquiètent plus particulièrement de la dette des entreprises d'Etat, souvent déficitaires, et qui mobilise une grande partie des crédits bancaires, au détriment du secteur privé.
N’oublions pas que la Chine est la deuxième économie mondiale et le deuxième importateur de biens et de services, ainsi que de matières premières, son ralentissement a un impact sur les prix au niveau mondial.
La perspective pour la Chine passe ainsi de stable à négative.
La réaction chinoise ne s’est pas fait attendre, jugeant la décision de l’agence de notation inappropriée à la situation et en lui reprochant de sous-estimer la capacité de la Chine à prendre des mesures adéquates.