Le moustique, un danger à dimension internationale !

Par Le 2020-01-30

Quand on aborde les risques pays avec les étudiants de la filière commerce international ils pensent assez rapidement et naturellement aux risques liés aux activités « import-export » : problèmes logistiques liés à l’éloignement, solvabilité des partenaires, droits de douane, formalités administratives…
Pourtant d’autres types de risques peuvent également intervenir lorsqu’une entreprise travaille avec l’étranger, notamment en cas de déplacements de commerciaux par exemple.  Je veux parler des risques sanitaires et plus particulièrement d’un risque qui n’est pas à prendre à la légère, malgré son poids plume, c’est le moustique !

Petit tour d’horizon d’un insecte qui ne manque pas de piquant !

Aussi petit que dangereux…

Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), le moustique est, malgré sa petite taille, considéré comme l’un des animaux les plus dangereux de la planète par le nombre de morts qu’il provoque. Le petit insecte serait responsable de plus de 800 000 décès dans le monde en 2017 à cause des maladies qu’il peut transmettre.
En effet, le moustique peut être porteur de maladies vectorielle, c’est-à-dire qui est transmise par un vecteur, souvent un arthropode qui se nourrit de sang.
Le principe est redoutablement simple : En piquant un être vivant (personne ou animal) infecté, le moustique ingère les virus contenus dans le sang et après une période d’incubation de quelques jours, l’insecte contaminé peut potentiellement transmettre l’agent pathogène à un autre être vivant sain à l’occasion d’une piqûre.
Si parmi ces maladies le paludisme est une des plus graves, ce n’est pas la seule à pouvoir être transmise par le moustique : Le chikungunya, la dengue, le virus Zika, la fièvre du Nil occidental, la fièvre jaune...

Le très médiatique moustique tigre !

Le moustique « Aedes albopictus », ou moustique-tigre, est devenu malheureusement célèbre depuis le début des années 2000 en Europe occidentale. Néanmoins, originaire de l'Asie du Sud-Est, on retrouve des traces de la description du « nuisible » en Inde dès 1894.
La mauvaise réputation de l’insecte est liée à son agressivité et à sa particularité d’aimer les milieux urbains et la proximité avec l’humain. Par contre, contrairement aux idées reçues celui-ci ne se déplace pas silencieusement...
La piqure de ce moustique peut effectivement être à l’origine de maladies telles que celles évoquées ci-dessus (chikungunya par exemple) mais la plupart du temps elle est bégnine. Le bouton du moustique tigre est certes un peu plus gros que celui qui provient d’un moustique « normal » et peut parfois provoquer être à l’origine d’inflammations ou de réactions allergiques.
Le principe de précaution demande à consulter un médecin quand on constate qu’un bouton de piqure à un aspect anormal en termes de dimension, rougeur ou démangeaison.

Pas seulement à l’étranger.

Si certains pays dans le monde sont plus touchés que d’autres par le phénomène de la transmission de maladie par le moustique, le phénomène est aujourd’hui véritablement mondial !
Le processus de mondialisation et le développement des échanges qui l’accompagne, le contexte de changement climatique, font que les maladies vectorielles ont tendance à apparaître dans des zones géographiques épargnés jusqu’alors.
Tous les ans, des voyageurs infectés en provenance de contrées où sévissent ces maladies (Océan Indien, Antilles, Guyane et Asie du Sud-est en particulier), « introduisent » ces virus en métropole.
L’exemple du moustique tigre identifié pour la première fois dans le Sud de la France en 2004 et aujourd’hui présent sur plus de la moitié du territoire (51 départements depuis mai 2019), montre la vitesse de propagation de l’insecte.

Cependant certaines zones du monde représentent un risque plus important sur ce sujet : l’Asie, l’Afrique, notamment la partie Sud du continent mais aussi l’Indonésie et l’Amérique centrale et du Sud.

Comment se prémunir en voyage ?

Il est bien évident que la solution miracle n’existe pas et que rien ne peut garantir une protection à 100 % contre une piqure de moustique...

Une fois que cela est dit, il reste quand même des moyens pour diminuer le risque !
On peut tout à fait opter pour les répulsifs. Naturel ou chimique, il existe beaucoup de produits plus ou moins efficaces qui permettent d’éloigner la « bête ». Malgré les effets néfastes sur l’environnement, les insecticides chimiques montrent une efficacité bien réelle pour se protéger.
Autre solution possible et plus simple dans le principe : empêcher l’accès à l’épiderme.
La moustiquaire pour dormir tranquillement semble un moyen très fiable, pratique et peu onéreux.
Dans la journée, il faut opter pour des vêtements qui couvrent l’ensemble du corps. Attention, il faut des vêtements amples. En effet, le moustique peut très facilement piquer à travers un tissu (même un jean) et vous atteindre si celui-ci colle à la peau !

Si la lutte est très inégale en la matière, il convient de garder à l’esprit une règle importante, dans le cas d’un voyage à l’étranger, il faut s’informer sur les risques sanitaires du pays et ne pas hésiter à se faire vacciner contre certaines maladies !