Les aides à l'export, un bien mal connu !

morelle Par Le 2024-05-24

La France traîne derrière elle depuis longtemps un paradoxe dans le domaine de l’internationalisation de l’activité des entreprises. C’est sans doute un des pays les mieux pourvu en termes d’aides au développement des activités hors de l’hexagone et pourtant les entreprises, notamment PME et ETI, sont peu consommatrice de ces aides ! C’est ce qui ressort d’une étude que vient de réaliser le Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (METI).
Le Dico du Commerce International vous invite un tour d’horizon de ce problème.

Exportateur transport

Cadre de l’étude et premiers constats

Ce Baromètre international des ETI, dont c’est la première édition, a été réalisé en partenariat avec Altios, AU Group, International SOS et LCL sous le parrainage du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Il a été remis le 18 avril dernier à Franck Riester, ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur.
L’étude s’est portée sur un échantillon de 1 500 entreprises sur les 6 200 que compte la France, soit un peu plus de 24 % de la population mère. La période d’investigation était en mars 2024.

Parmi les premiers enseignements, 86 % des ETI interrogées ont une activité hors des frontières. C’est même une ETI sur deux qui réalise plus de la moitié de son chiffre d’affaires à l’export et une sur 4 travaille avec plus de 50 pays.
D’ailleurs les ETI françaises contribuent à plus de 30 % du chiffre d’affaires à l’export global de toutes les entreprises tricolores.

Cependant, l’étude apporte également le fait que seulement 33 % des ETI qui ont une activité à l’international ont utilisé les services de la Team France Export.

Précisions sur le problème

Sur l’ensemble des ETI exportatrices, c’est donc 48 % qui n’ont jamais eu affaires avec l’organisme d’aide et sans doute plus inquiétant, 19 % ne connaisse pas la structure et ses services.
En réalité, l’immense majorité des ETI exportatrices s’appuie avant tout sur leur réseau personnel (à 85 %). Le recours aux bureaux locaux de Business France arrive loin derrière (36% des répondants). Environ une entreprise sur cinq s’appuie sur les autres formes de structures d’appui (Ambassade de France, Chambre de Commerce locale, Team France Export en France, réseau des Conseillers du Commerce Extérieur ou prestataires privés).

Des aides sollicitées pourtant globalement appréciées

La Team France Export est sollicitée par les ETI avant tout pour recruter des VIE (52 % des cas) mais aussi pour réaliser des études de marché et participer à des salons (48 % dans ces deux cas).
Il est intéressant de constater que le niveau de satisfaction est plutôt bon puisque 81 % des ETI ayant eu recours à la Team France Export jugent qu’elle a « tout à fait » ou « à peu près » répondu à leurs besoins.
Cependant, les ETI estiment en majorité (52 %) que le financement est le premier frein qui n’est pas levé par les dispositifs publics d’accompagnement et de soutien.

La communication des pouvoirs publics dans le domaine est sans aucun doute l’une des origines du problème. Ainsi, 46 % des entreprises interrogées n’ont pas connaissance du nouveau plan « Osez l’export » annoncé par le gouvernement le 31 août 2023. Et seulement 8% disent s’y être intéressé de près.
Pour finir, le manque de compétences et les difficultés de recrutement, les contraintes réglementaires et la dégradation de la situation économique comptent parmi les principaux freins identifiés par les ETI pour leur développement international.

Lien vers l'étude complète : https://m-eti.fr/wp-content/uploads/2024/04/Etude-METI_Dynamiques-internationales-des-ETI_Mars-2024.pdf