Marché du poids lourd, l'occasion se porte bien !

morelle Par Le 2022-03-15

Le choix d’une solution de transport est une véritable décision stratégique pour les entreprises. La prise en compte de nombreuses contraintes réglementaires, techniques, commerciales, douanières ou encore financière font que depuis longtemps la route est le mode le plus utilisé pour les transports terrestres (environ 88 % en 2020 contre 10 % pour le ferroviaire et 2 % pour le fluvial).
Une tendance qui pourrait laisser croire que le marché du poids lourd se porte bien et a un avenir sans obstacle. Et pourtant…
Le Dico du Commerce International vous invite à prendre la route pour le tour d’horizon d’un marché pas aussi simple qu’on pourrait le croire !

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Quelques généralités…

D’abord contredire une idée reçue. Le nombre de camions en circulation sur nos routes n’augmente pas ! D’après les derniers chiffres publiés par l’Union Routière de France (URF) les camions ne représente que 4.2 % de la circulation globale, chiffre qui n’évolue quasiment pas depuis une dizaine d’année.
Le parc de poids lourd en France serait composé d’environ 600 000 poids lourd. Certes, les camions battant pavillon étranger sont largement présent !
Selon l’OVI (Observatoire du véhicule industriel), l’année 2021 fût en demi-teinte. Si les immatriculations on légèrement augmentées sur un an (+6%) pour atteindre 44 110 unités en novembre 2021, on constate que par rapport à l’année 2019, référence avant Covid,  le marché accuse une baisse d’environ 20 %.
L’année avait pourtant bien commencé au niveau européen avec une croissance de +42 % entre janvier et avril. En France, la tendance est au moins aussi bonne, notamment grâce aux dispositifs de soutien étatiques, et d’une reprise soutenue du marché du transport routier de marchandises.
Malheureusement, les dysfonctionnements des filières de fabrications et de logistique, avec les pénuries de matières premières et de semi-conducteurs, va très vite plomber le marché. C’est le début de la descente en enfer, avec des délais de livraison qui s’allongent inexorablement pour passer de 201 jours en moyenne à plus de 339 jours un semestre plus tard.
La dégradation du marché ne s’arrête pas là puisque, toujours selon l’OVI, les tarifs subissent une hausse de 9 à 10 %.


Un marché de l’occasion qui profite de la situation !

Comme c’est souvent le cas quand le marché du neuf se dégrade, celui de l’occasion profite… Avec des délais de livraison souvent supérieurs à un an, les professionnels du secteur trouvent sur le marché de l’occasion la possibilité de renouveler ou de compléter sa flotte rapidement. Ainsi, trouver un semi-remorque Krone d’occasion peut se faire en trois clics sur les quelques plateformes qui proposent  ce genre de service au lieux des nombreux mois d’attente en passant directement commande chez le constructeur.
Cette attractivité du VO se traduit rapidement par une augmentation des ventes de l’ordre de 18 % pour les « tracteurs » et 11 % pour les « porteurs » sur 2021. En revanche, l’engouement pour l’occasion fait que les vendeurs voient leur parc se vider rapidement et ont plus de difficultés pour les remplir…
Autre caractéristique de ce marché de la seconde main, on constate que l’âge des tracteur est en augmentation. C’est les véhicule de plus de 6 ans qui ont la côte (+10 %) au détriment des engins de quatre à cinq ans qui enregistrent une baisse de 8 %. Paradoxalement, les camions affichent un kilométrage plutôt moins élevé.
Au niveau des marques, ça dépend du type d’engin. Par exemple, les porteurs Mercedes tiennent le haut du classement en France (26 % des recherches) talonné de près par Renault Trucks (23,1%) et Volvo (10,4%).
Le semi-remorque Schmitz est en haut du classement pour ce type de camion, suivies par Fruehauf et Chereau.


Pour conclure, 2022 devrait voir le marché du neuf croître doucement (+6 %) et celui de l’occasion poursuivre une tendance haussière au niveau des prix. Une autre tendance pourrait également venir créer une « petite » révolution dans le monde du poids lourd, c’est le véhicule électrique. Si ce segment ne représente que 0.1 % du parc en 2021 (soit environ 3000 véhicules), il paraît très probable que l’obligation pour les constructeurs de réduire la moyenne des émissions de CO2 de leurs engins (- 15 % d’ici 2025,  puis 30 % en 2030) et les sanctions financières liées, vont très rapidement développer ce secteur !