30 % du PIB de la planète
Signé en novembre 2020 après 8 ans de négociation, ce nouvel ensemble, comprenant la Chine, le Japon, l’Australie et la Corée du Sud et les dix pays de l'Asean (Vietnam, Singapour, Malaisie, Indonésie, Birmanie, Laos, Brunei, Cambodge, philippines, Thaïlande), représente déjà à lui seul le tiers du produit intérieur brut (PIB) de la planète et le tiers de la population mondiale. Une importance qui risque de bouleverser les équilibres.
En effet, le RCEP crée une immense zone de libre-échange à l’échelle régionale. Il prévoit l’élimination des droits de douane à hauteur de 90%. Pour bon nombre de produits les droits de douane sont supprimés dès le 1er janvier, pour les autres l'élimination se fera de manière progressive sur 20 ans.
L’accord prévoit également l'élimination des quotas sur 65 % des produits et vise à harmoniser les règles d'origine, les procédures d'évaluation de la conformité et les procédures douanières.
Comme de nombreux accords de libre-échange, le RCEP comprend des volets relatifs à la propriété intellectuelle, aux investissements, au commerce électronique, à la concurrence et aux petites et moyennes entreprises.
L’ensemble de ces mesures vise à garantir un niveau élevé de libéralisation des échanges entre les signataires.
Un pied de nez de la Chine aux Etats-Unis…
Ce nouvel accord commercial est déjà largement considéré comme le moyen pour la Chine d’étendre son influence dans la région et d’en déterminer les règles, après des années de passivité de la part des Etats-Unis pendant la présidence de Donald Trump.
Rappelons qu’en janvier 2017, ce dernier avait retiré son pays du grand projet concurrent, le Traité de libre-échange transpacifique (TPP), promu par son prédécesseur démocrate, Barack Obama.
En revanche il faut préciser que le RCEP n’est pas une initiative chinoise. C’est l’Asean qui en est à l’origine, soucieuse d’ouvrir les économies très diverses et de puissance inégale des dix pays qui la composent sur le reste de la région Asie-Pacifique.
Moins ambitieux que le projet initial du TPP américain, il ne couvre pas l’agriculture et seulement partiellement les services. Il n’inclut pas non plus l’autre poids lourd de la région, l’Inde, qui s’est retiré des négociations en novembre 2019.
