Le Dico termine l’année 2017 par un nouvel exemple de la malheureuse tendance des Etats-Unis à pratiquer un protectionnisme renforcé.
Cette fois ce n’est pas à l’encontre de la France ou de l’Europe mais de son voisin canadien.
En effet, l’administration Trump a décidé de taxer à… 300 % (il n’y a pas de zéro de trop !) les importations d’avions canadiens du constructeur Bombardier. Les américains estiment que ces avions du type moyen-courrier ont bénéficié de subventions du gouvernement canadien et qu’ils sont par conséquence vendus en-dessous de leur prix de fabrication.
Ce niveau de taxe pour ces appareils est constitué de droits anti-dumping de 80% de leur coût, en plus des droits compensatoires de 220 % infligés par Washington.
Cette décision fait suite à une accusation de Boeing au printemps dernier, qui accusait le constructeur canadien de vendre ses avions à perte : prix pratiqué, 19.6 millions de dollars US (alors que l’avion en question est indiqué à 79.5 millions $US au catalogue) pour un coût de fabrication de 33.2 millions de dollars US.
La réaction du gouvernement canadien ne s’est pas faite attendre à l’annonce de la décision des Etats-Unis. La ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a assuré que son gouvernement était "extrêmement déçu par la décision préliminaire prise par le département du Commerce" et qu’elle était en complet désaccord avec la vision des américains. Pour la Ministre canadienne, Boeing manipule l’administration américaine.
Le paradoxe de cette décision des Etats-Unis, c’est qu’en agissant contre l’avionneur Bombardier, Washington met en péril 23 000 emplois américains qui dépendent plus ou moins directement du constructeur canadien et de ses fournisseurs !
Cette affaire vient s’ajouter aux tensions qui existent déjà entre les deux pays dans le contexte de renégociation de l’ALENA qui regroupe les Etats-Unis, le Canada et le Mexique. D’ailleurs n’y a-t-il pas un lien entre les deux « affaires » ?